HISTOIRE DE VIE N° 2

Dhaka – Capitale du Bangladesh – , Avril 2024

Shakib ne vivra pas sous les ponts !

Plus qu’un vœu, un engagement..

Shakib n’est encore qu’un enfant de 13 ans

Pourtant, l’adversité et la perte façonnent déjà sa réalité. Son père Alamin, chauffeur de camionnette, est décédé depuis déjà 9 ans. Sa mère Sharmin a dû assumer seule leurs deux enfants: Shakib, et sa soeur Afia qui a maintenant 12 ans.

L’épidémie du coronavirus ayant aggravé la situation familiale, Sharmin s’est retrouvée sans travail et a dû emprunter de l’argent à des taux d’intérêt élevés pour subvenir à ses besoins. Ses difficultés financières ont finalement conduit à des mesures drastiques, notamment le mariage d’Afia pour régler ses dettes. Désespérée, sans réelle solution, Sharmin a cherché un emploi en Arabie Saoudite, dans l’espoir de gagner sa vie. Malheureusement, ses espoirs ont été déçus lorsqu’elle s’est retrouvée piégée dans un cycle d’exploitation emprunt de salaires impayés et d’abus.

Shakib est livré à lui-même et poussé dans une spirale descendante. Incapable de poursuivre ses études au-delà de la classe III -équivalent CE2-, il a recours à la mendicité et s’est finalement tourné vers le ramassage des ordures pour survivre (1). Il passe ses journées à errer dans les rues de Dacca, aux côtés d’autres enfants marginalisés, qui, comme lui, sont victimes d’exploitation et de toxicomanie.

Shakib vit “under the bridge” dans le port de Sadarghat où des milliers de personnes travaillent ou voyagent dans les énormes bateaux ferries, sur une eau extrêmement polluée. Vendeurs d’eau, éboueurs, transporteurs de lourdes charges: des milliers d’enfants vivent ici (2) en bande sous la protection (!) d’un “souteneur” qui leur extorque de l’argent et leur apprend à consommer des drogues pour les rendre addicts pour longtemps. Aujourd’hui, c’est le cas de Shaki, piégé dans la consommation de Dandy (3) depuis neuf mois. il vend des ordures du soir au matin et est ivre de midi au soir,

Shakib rêve d’une autre vie

Chaque matin, il va s’instruire à la “School under the Sky” avec une vingtaine d’autres enfants accompagnés par l’ONG “LEEDO PEACE HOME” (4). Il se demande quand il va pouvoir payer la dette de sa mère, s’offrir un vélo et être admis à l’école. Shakib compte les jours qui le mènent vers son rêve. Les larmes de Shakib disent combien il veut changer sa Vie.

“En tant qu’observateurs du sort de Shakib, nous souhaitons sincèrement qu’il sorte de cette spirale vers un avenir meilleur. Puisse-t-il trouver la force et le soutien dont il a besoin pour surmonter ses difficultés et réaliser ses rêves.”

Mohd Nazirul Islam Apu (5), éducateur de rue, LEEDO PEACE HOME – mars 2024

1 – Shakib gagne 270 Tk en vendant 15 kg de déchets par jour. Chaque jour de School Under the Sky, il déjeune à l’école LEEDO et le soir, il achète du riz pour 70 taka et le mange. ( 1 €uro = 102 Takas)

2 – Selon les projets de l’Institut d’études sur le développement du Bangladesh (BIDS), le nombre d’enfants des rues s’éleverait à 1,56 million en 2024.

3 – Un grand nombre d’enfants des rues de la capitale deviennent dépendants de manière alarmante en reniflant de la colle communément appelée « Dandy », qui dissout la membrane des cellules cérébrales et provoque des hallucinations. Les enfants la choisissent par défaut comme une substance bon marché et disponible. Le Dandy, utilisé par les cordonniers, est une colle adhésive qui contient du toluène, un hydrocarbure odorant et enivrant; c’est à la fois légal et bon marché, ce qui en fait une substance très pratique à abuser. Actuellement, respirer les vapeurs des chiffons imbibés de colle et des sacs en plastique remplis de colle est une activité normale pour un grand nombre d’enfants des bidonvilles de Dhaka . un petit pot de colle coûte environ 70 Takas soit moins de 1 €uro.

Une étude de la Banque mondiale a révélé qu’un nombre impressionnant de 249 000 enfants des rues de Dhaka sont toxicomanes, la plupart à la colle.

4 – Il est très important de fournir aux enfants des rues un abri pour des conditions de vie meilleures et

plus sûres. C’est tout le travail de fond produit par LEEDO. Ce travail s’inscrit dans une politique nationale qui veille à créer des foyers plus sûrs pour les enfants des rues afin de leur fournir une éducation et une formation appropriées dans des domaines techniques tels que l’électricité, la mécanique, l’informatique, l’artisanat et l’agriculture, conformément aux objectifs de développement durable (ODD).

5 – Opu , éducatuer de rue, acteur de proximité, veille sur les enfants des rues et prend soin d’eux, Il les connait, les écoute, les met en confiance pour les amener à s’extirper de cette vie désastreuse. Ce travail est mené en parfaite collaboration avec la police de proximité, pour éviter toute suspicion de dérive et pour optimiser les chances de retrouver les familles. Opu travaille en équipe pluridisciplinaire au sein de LEEDO.

Pourquoi raconter ces histoires de vie

Ces histoires racontées sont vraies et partagées pour que des personnes se sentent émues et mues par une volonté d’agir. « Faire quelque chose »… Car bien-sûr ,ON PEUT Y FAIRE QUELQUE CHOSE !Des personnes « de terrain » rencontrées ici et ailleurs en témoignent assurément.
De belles actions sont menées chaque jour. Les miracles arrivent ici, dans la rue , au détour d’une gare, parfois sous un pont..

Devenons un maillon de cette chaîne de Compassion et d’actions !

Leedo et Paradigmes solidarités partenaires terrain

PROJETS 2024-2025

  • FINANCEMENT DE L’ECOLE “SUS -SCHOOL UNDER THE SKY” du port de Sadarghat
  • CO-FINANCEMENT DU FOYER D’ACCUEIL TRANSITOIRE DE KAMALAPUR

* LEEDO – Local Education and Economic Development Organization

Forhad Hossain, Founder and Executive Director LEEDO,
28/12-A, Block C, Tajmahal Road, Mohammadpur, – Dhaka-1207, Bangladesh.
Tel: + 880-2-913499 – Cell Number: 01819291567.
E-mail général: helpstreetchildren4survive@gmail.com
Website: www.streetchildrenleedo.org