GARE DE DHAKA, BANGLADESH

L’école plutôt que la rue

Une situation politique dégradée depuis juillet 2024

Au Bangladesh, la situation politique s’est considérablement dégradée depuis juillet 2024, notamment dans la capitale Dacca, après des émeutes en raison du système de quotas scolaires. Ces événements ont eu des conséquences considérables, amenant à la démission du gouvernement et la constitution d’un gouvernement intermédiaire.

Cette alerte nous provient de l’ONG bangladaise locale LEEDO PEACE HOME *, partenaire de PARADIGMES SOLIDARITES depuis 2018.

Anti-quota protesters clash with the police in Dhaka on July 18, 2024. Bangladesh woke on July 19 to survey destruction left by the deadliest day of ongoing student protests so far, which saw government buildings torched by demonstrators and a nationwide internet blackout put into effect. (Photo by AFP)

Le récent couvre-feu a fragilisé la situation des enfants des rues du pays, déjà très vulnérables auparavant, car ils dépendent fortement de l’économie informelle.
Or, les enfants des rues sont confrontés à de graves restrictions de mouvement, ce qui limite leur accès aux ressources essentielles telles que la nourriture, l’eau potable, les médicaments, les vêtements, le logement et les soins de santé. Beaucoup de ces enfants dépendent des revenus quotidiens provenant de petits travaux, de la mendicité ou du ramassage des ordures. Le couvre-feu perturbe leur capacité à gagner même le revenu minimum nécessaire à leur subsistance.“

Une organisation humanitaire mise en difficulté

Forhad HOSSEIN, directeur et notre collaborateur sur le terrain nous explique comment la restriction des déplacements rend difficile l’organisations humanitaires et l’atteinte pour un soutien efficace à ces enfants.

Pour avoir accompagné l’équipe de travailleurs sociaux de LEEDO PEACE HOME dans les gares et les ports de la capitale en mai dernier, je peux attester de l’extrême fragilité et du désespoir de ces jeunes livrés à eux-mêmes ou sous le joug d’adultes malveillants qui abusent d’eux de toutes les manières imaginables: financières, matérielles, physiques, sexuelles.

La réalité des enfants laissés pour compte dans les rues de DHAKA

Derrière des sourires de façades, se cachent des vies d’errance où la drogue pour “tenir le coup” est très présente ***. La résilience n’est pas encore perceptible chez ces gosses perdus dans un monde d’adultes qui ne les ménage pas!

Grâce au travail sans relâche des “field facilitators”, en lien avec la police locale :

  • les enfants sont suivis , écoutés, motivés pour rejoindre les écoles de rues de l’ONG , appelées “Schools Under the Sky – SUS- **;
  • les enfants sont accompagnés pour retrouver le chemin de leur village et la maison familiale;
  • quand cela n’est pas possible ou souhaitable, les enfants sont accueillis dans des foyers spécialisés au personnel dévoué et professionnel ; ils reçoivent alors soins, éducation, en toute sécurité.

Je peux témoigner de tout cela. C’est pourquoi nous décidons que

PARADIGMES SOLIDARITES VA PARRAINER UNE ECOLE DES RUES DE DHAKA

offrant ainsi un “SAS” vers une vie meilleure à 40 enfants des rues.

L’urgence conduit à ouvrir cette école dès septembre, et nous sommes conscients que le budget devra suivre pour permettre :

  • d’embaucher 2 éducateurs spécialisés et expérimentés,
  • de couvrir les frais de matériel scolaire,
  • d’offrir un repas quotidien aux enfants, après les cours du matin,
  • d’assurer les frais annexes de gestion et coordination du projet.

Ce projet est l’extension d’autres actions en cours, car il est urgent de prendre en charge toujours plus d’enfants laissés à la dérive. L’expérience et la volonté des équipes du LEEDO PEACE HOME sont là, à nous d’amener les moyens financiers par notre générosité financière et notre soutien moral sans faille.

Soyons fiers de participer à ce geste empli d’humanité

AVEC VOUS, PLUS LOIN !

D’avance MERCI

* LEEDO Local Education and Economic Development Organization

A voice of most vulnerable street children in Bangladesh
Website: www.streetchildrenleedo.org

Le Bangladesh, qui a ratifié la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (CIDE) en août 1990, s’est engagé à respecter, défendre et promouvoir les droits des enfants bangladais (ou bangladeshis). Or, malgré sa promesse, le pays doit faire face à d’importants problèmes (services inefficaces, politiques inadéquates, etc.) qui entravent encore l’accès des enfants à leurs droits.
C’est pourquoi l’engagement des ONGs est primordial.

** SUS School Under the Sky

Divers ONGs développent ce concept d’école dans la capitale, parfaitement adaptée aux conditions de Vie des enfants, à leur protection et leur évolution. 1,5 million d’enfants vivent dans les rues du pays, dont 350 000 uniquement dans la ville de Dhaka. L’objectif est de sortir les enfants de la rue en raison du fort danger qui pèse sur leur vie.

*** Drogue et dépendance

Une étude de la Banque mondiale a révélé qu’un nombre impressionnant de 249 000 enfants des rues de Dhaka sont toxicomanes, la plupart à la colle. deviennent dépendants de manière alarmante en reniflant de la colle communément appelée « Dandy », qui dissout la membrane des cellules cérébrales et provoque des hallucinations. Les enfants la choisissent par défaut comme une substance bon marché et disponible. Le Dandy, utilisé par les cordonniers, est une colle adhésive qui contient du toluène, un hydrocarbure odorant et enivrant; c’est à la fois légal et bon marché, ce qui en fait une substance très pratique à abuser. Actuellement, respirer les vapeurs des chiffons imbibés de colle et des sacs en plastique remplis de colle est une activité normale pour un grand nombre d’enfants des bidonvilles de Dhaka . un petit pot de colle coûte environ 70 Takas soit moins de 1 €uro.


On ne va pas changer le monde demain… On va commencer aujourd’hui !